Manifeste du collectif « La Tempête – zone d’écologie sociale et populaire »

Mai 7, 2024 | A La Une

Préambule

Nous, le collectif « La Tempête – zone d’écologie sociale et populaire », portons la flamme d’un engagement déterminé pour une écologie sociale, éclairée par le matérialisme dialectique d’inspiration marxiste. Nous sommes uni·e·s dans la certitude que la justice environnementale et sociale ne font qu’une et que le combat contre toutes les formes de discrimination est vital pour reconstruire notre société.

L’écologie sociale est notre boussole, nous aspirons à un monde où l’environnement et les communautés humaines coexistent en symbiose, respectueux·euses de la vitalité et de la diversité de la vie sous toutes ses formes.

Le matérialisme dialectique* nous offre des outils critiques pour disséquer et transformer notre réalité sociale et économique, en exposant les contradictions du capitalisme et en nous orientant vers une libération collective des chaînes de l’exploitation, de la prédation et de l’oppression.

L’anticapitalisme infuse notre lutte, car nous rejetons un système qui valorise le profit au détriment de l’humain et de la planète. Nous œuvrons pour une humanité qui célèbre la solidarité, l’équité et la gestion collective des ressources.

L’antifascisme marque notre réponse ferme à la montée des idéologies haineuses et autoritaires, en défendant vigoureusement la démocratie et la dignité humaine contre les forces du totalitarisme.

Notre engagement antiraciste et décolonial est fondamental pour démanteler les héritages coloniaux et les structures qui perpétuent l’inégalité, en faveur d’une justice réellement inclusive qui honore la richesse de chaque culture et chaque histoire.

Le féminisme nous guide dans la destruction du patriarcat, pour un monde où l’égalité de genre imprègne toutes les sphères de la vie, reconnaissant et amplifiant le rôle essentiel des femmes et des personnes de tous genres dans notre quête de justice.

Nous défendons les droits et la dignité des personnes LGBTQIA+, luttant sans relâche contre les préjugés et les violences pour affirmer l’importance de toutes les identités de genre et orientations sexuelles.

La lutte contre le validisme souligne notre volonté de pleine intégration des personnes en situation de handicap, en combattant les discriminations et en œuvrant pour une société accessible et équitable pour tou·te·s.

L’éducation populaire est notre levier pour éveiller les consciences, diffusant les savoirs de manière ouverte et transformatrice, et stimulant chacun·e à devenir un vecteur de changement.

Le confédéralisme municipal offre un cadre concret pour la réalisation de nos idéaux de justice sociale, écologique, et de démocratie participative, ancrant durablement les principes d’autogestion, de coopération intercommunale, et de respect de la diversité dans la pratique quotidienne de la politique. 

Conscient·e·s de la nécessité d’une démocratie directe et de la décentralisation du pouvoir pour une véritable écologie sociale, nous nous inspirons des théories du confédéralisme municipal de Murray Bookchin. Celui-ci prône la création de municipalités libres et autogérées, où les citoyen·nes sont activement impliqué·es dans la prise de décisions à l’échelle locale. Ces municipalités, organisées en réseaux confédérés, coopèrent sur des bases égalitaires et mutualistes, formant un contre-pouvoir robuste au capitalisme étatique et aux institutions centralisées. 

Un municipalisme libertaire qui affirme la primauté des décisions locales sur l’autorité étatique, qu’il permet ainsi d’amenuir, de disperser. Car, fragmenter le pouvoir central, c’est permettre le retour de la politique au village. C’est rendre la décision concrète, palpable, et donc aller contre le processus de dépolitisation inhérent à l’idéologie néolibérale. Idéologie sur laquelle prospère l’extrême droite et dont se servent les capitalistes pour entretenir leur domination.

En adoptant le confédéralisme municipal, nous visons à renforcer les communautés de la base au sommet, en les dotant de l’autonomie nécessaire pour gérer leurs affaires locales tout en restant connectées à une vision globale de l’écologie sociale. Ce modèle favorise une répartition équitable des ressources, un engagement citoyen renforcé, et une réelle capacité à mettre en œuvre des politiques écologiques efficaces et respectueuses des spécificités de chaque communauté et bassin de vie.

Par ce moyen, nous entendons combattre la bureaucratisation et la centralisation du pouvoir qui aliènent les individus, leur environnement et leur communauté aux intérêt d’une aristocratie d’Etat, en l’occurrence capitaliste.

Appel à l’action

Nous appelons tou·te·s les écologistes qui se retrouvent dans les valeurs de l’écologie sociale à s’investir activement dans le débat politique, que ce soit au sein des collectifs, des associations, ou des partis politiques. Ce courant de l’écologie est résolument ancré à gauche, et ne peut tolérer les contradictions ou les antagonismes présentés par les courants d’une certaine écologie prétendument au-delà des clivages gauche-droite, tels que le capitalisme vert ou l’écofascisme que nous combattons.

Nous sommes engagé·e·s à unifier ce qui est fragmenté, à rassembler les forces éparses pour préparer une candidature commune de la gauche pour l’élection présidentielle à venir. Nous croyons fermement que seule une candidature qui rompt avec les modèles dominants peut assurer une victoire à cette élection. La gauche écologiste de rupture est la seule force capable de contrer l’extrême-droite, qui impose aujourd’hui son agenda dans le débat politique et une victoire à l’élection présidentielle est une nécessité stratégique. Raison pour laquelle nous soutiendrons la candidature qui sera le plus à même de nous offrir une perspective de victoire. 

Notre militantisme ne saurait toutefois se borner aux grandes échéances électorales. Nous refusons de n’être qu’un parti d’élu·es, et affirmons la nécessité de faire front large avec toutes les composantes du mouvement social et écologiste. Cela passe par le respect d’une ligne politique claire, qui ne se compromet pas avec les libéraux et tisse des liens avec tous ceux, toutes celles qui luttent. Notre alliance avec les Soulèvements de la terre l’a montré : nous pouvons faire se coordonner politique institutionnelle et activisme de terrain pour gagner des batailles. Elargissons cette dynamique.

Nous nous engageons à mener une bataille culturelle, comme l’a théorisé Antonio Gramsci, pour façonner les consciences et ancrer notre vision dans le tissu social. C’est par cette transformation profonde de la culture que nous pourrons construire une société fondée sur les principes de justice, d’écologie et de solidarité.

Rejoignez La Tempête – Zone d’Écologie sociale et populaire 

*matérialisme dialectique : partir de l’examen des conditions matérielles d’existence des gens et de ce qu’elles nous disent des rapports de production et de domination pour penser les transformations à mettre en œuvre.